Les livrets d’épargne : quel placement choisir ?
Livret A, LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire), LEP (Livret d’Epargne Populaire), Livret Jeune… Les français sont friands des livrets d’épargne réglementée. Ils permettent de se constituer une épargne de précaution, disponible à tout moment en cas de coup dur ou de dépenses imprévues. Mais en quoi consistent-ils concrètement et comment choisir le plus adapté à sa situation. Petit tour d’horizon des différents livrets d’épargne existants et de leurs caractéristiques.
Qu’est-ce que l’épargne réglementée ?
L’épargne réglementée désigne l’ensemble des produits d’épargne dont les règles de fonctionnement sont définies par l’État. À savoir les livrets, mais aussi les comptes et les plans d’épargne. En effet, ce sont les pouvoirs publics qui ont fixé les conditions d’éligibilité, le montant des plafonds, les modalités de versement, les taux de rémunération ou encore la fiscalité de chacun de ces produits.
L’épargne réglementée a été créée pour inciter les personnes à épargner. Grâce à l’argent ainsi placé sur les livrets ou comptes d’épargne réglementée, l’État peut financer certaines activités, comme les logements sociaux, la relance économique, la transition écologique et énergétique des territoires ou des projets en faveur de PME.
Si ces produits d’épargne réglementée sont si prisés des Français, c’est parce qu’ils présentent certains avantages. Tout d’abord, le fait qu’ils soient réglementés écarte les risques de perdre son argent. Les épargnants sont assurés de récupérer les sommes qu’ils ont placées. Ensuite, la quasi-totalité des produits d’épargne réglementée sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
En opposition aux livrets d’épargne réglementée, il existe des livrets d’épargne non réglementée. Les conditions de fonctionnement de ces produits sont fixées par les banques qui les ont créés. De plus, si ces produits offrent souvent une rémunération plus avantageuse, ils ne bénéficient pas en revanche d’une exonération fiscale sur les intérêts perçus.
Les principaux livrets d’épargne réglementée
Placements à court, moyen ou long terme, il existe en France, un large choix de livrets d’épargne réglementée adaptés à chaque profil.
Le livret A
C’est le produit d’épargne préféré des Français. Selon le dernier rapport de l’Observatoire de l’épargne réglementée de la Banque de France, paru à l’été 2021, près de 55 millions d’entre eux en détiennent un (80 % de la population). Créé en 1818, le livret A est un livret d’épargne classique. Il est possible de l’alimenter par virement et les sommes épargnées restent disponibles à tout moment.
Le livret A peut être proposé par toutes les banques, y compris les banques en ligne, depuis 2009. Toute personne, majeure ou mineure, peut en ouvrir un. Cependant, il n’est pas possible de détenir plus d’un livret A par personne. Le montant minimum pour ouvrir un livret A est de 10 euros, sauf pour La Banque Postale où il est de 1,50 euros. Le titulaire du compte peut ensuite déposer ou retirer de l’argent à tout moment. Pour les mineurs, les retraits ne sont autorisés qu’à partir de 16 ans. Depuis le 1er janvier 2012, il n’est plus possible de transférer un livret A d’une banque à une autre. Pour cela, il faudra le clôturer et en ouvrir un nouveau dans un autre établissement. La clôture d’un livret A est possible à tout moment.
Attention, le compte ne peut jamais être débiteur. Quant à son plafond, il est fixé à 22 950 euros pour les particuliers et à 76 500 euros pour les associations. Depuis le 1er février 2022, le taux de rémunération du livret A est de 1 % et les intérêts sont calculés le 1er et le 16 de chaque mois. Au 31 décembre de chaque année, les intérêts cumulés sur l’année s’ajoutent au capital et peuvent porter la valeur du livret au-delà de 22 950 €. Le livret A est entièrement exonéré d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Deux tiers des fonds collectés sur les livrets A sont centralisés par la Caisse des dépôts et consignations et servent à financer principalement le logement social et la politique de la ville.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS)
Le livret de développement durable et solidaire (LDDS), anciennement Codevi, ressemble beaucoup au livret A. Il peut être proposé par tous les établissements bancaires. Seules les personnes majeures, domiciliées en France, peuvent ouvrir un LDDS, à raison d’un seul par personne. De même, un foyer fiscal ne peut pas cumuler plus de deux LDDS. Si aucun montant n’a été fixé, la plupart des banques imposent un versement minimum de 15 euros à l’ouverture. Le titulaire sera alors libre d’effectuer tous les retraits et versements qu’il souhaite, dans le respect des plafonds. À noter que certaines banques délivrent des cartes de retraits pour des LDDS, utilisables dans leurs réseaux. Il est possible de clôturer un LDDS à tout moment.
Même si aucun minimum légal n’a été fixé, la majorité des banques exigent un solde créditeur d’au moins 15 euros. Pour ce qui est du plafond du livret de développement durable et solidaire, il est de 12 000 euros.
Comme le livret A, le taux de rémunération du LDDS est de 1 % depuis le 1er février 2022 et les intérêts sont calculés tous les 1er et 16 de chaque mois. Les intérêts cumulés sur l’année s’ajoutent au capital le 31 décembre et peuvent porter la valeur du livret au-delà de 12 000 euros. Les intérêts sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Petit plus du LDDS, les sommes épargnées peuvent être utilisées pour faire un don à une entreprise de l’économie sociale et solidaire. Les banques où sont ouverts des Livrets de développement durable et solidaire doivent d’ailleurs proposer, chaque année, à leurs clients une liste d’au moins 10 entreprises de l’économie sociale et solidaire. Les épargnants pourront alors indiquer à leur banque l’entreprise à qui ils souhaitent faire un don ainsi que le montant de celui-ci, et celle-ci fera directement le versement depuis leur LDDS.
Les fonds collectés sur les LDDS sont centralisés par la Caisse des dépôts et consignations à hauteur de 60% et pour le reste par les banques : ils participent ainsi au financement des PME, ainsi qu’à l’économie sociale et solidaire.
Le Livret d’Epargne Populaire (LEP)
Le livret d’épargne populaire (LEP) est un placement garanti et défiscalisé, destiné aux personnes domiciliées fiscalement en France et ayant des revenus modestes. En effet, son ouverture est conditionnée à un plafond de ressources variant selon la situation familiale du titulaire. Le livret d’épargne populaire est limité à un par personne et il ne peut pas y avoir plus de 2 LEP dans un même foyer fiscal.
À l’ouverture d’un LEP, le titulaire devra verser un montant minimum de 30 euros. Il pourra ensuite verser et retirer librement de l’argent sur son LEP. Mais, attention, le solde du livret doit toujours être positif. Quant au montant maximum qu’il est possible de détenir sur un LEP, il est plafonné à 7 700 euros. Ce montant ne concerne que les versements. Les intérêts générés ne sont pas pris en compte pour le dépassement de ce plafond.
Depuis le 1er février 2022, son taux de rémunération a été revu à la hausse. Il est passé de 1 % à 2,2 %. Comme pour le livret A et le LDDS, les intérêts du LEP sont calculés le 1er et le 16 de chaque mois et sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Le titulaire d’un LEP peut fermer son livret quand il le souhaite. Par ailleurs, si ses revenus dépassent les plafonds sur 2 années consécutives, son LEP sera clôturé.
Le Livret Jeune
Le livret jeune est un produit d’épargne réglementée, proposé par toutes les banques et réservé aux jeunes de 12 à 25 ans, résidant en France. Un montant minimum de 10 euros est exigé à l’ouverture. Seul le titulaire du compte peut ensuite y déposer et y retirer de l’argent.
À noter que la plupart des banques demandent que chaque opération ait un montant minimum de 10 euros et que le solde du compte ne soit jamais inférieur à 10 euros. Pour ce qui est du plafond du livret jeune, il est fixé à 1 600 euros.
Concernant le taux de rémunération du livret jeune, ce sont les banques qui le fixent librement. Cependant, il ne peut pas être inférieur à celui du livret A, fixé à 1 % depuis le 1er février 2022. Les intérêts du livret jeune sont calculés le 1er et le 16 de chaque mois et sont ajoutés au capital le 31 décembre. Exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, ils peuvent porter la valeur du livret au-delà du plafond autorisé.
Le titulaire d’un livret jeune aura jusqu’au 31 décembre de l’année de son 25e anniversaire pour clôturer son compte. Passé cette date, c’est la banque qui se chargera de le clôturer et de transférer l’argent vers le compte qui lui aura été désigné ou vers un compte d’attente.