Comment gérer son patrimoine en temps de crise ?
Comment gérer son patrimoine en temps de crise
Les périodes d’incertitude économique rendent les décisions financières plus complexes. Toutefois, avec une stratégie adaptée, il est possible non seulement de préserver son patrimoine, mais aussi de saisir des opportunités qui peuvent se présenter malgré la tempête. Voici quelques conseils pour gérer votre patrimoine en période de crise.
Évaluer et diversifier son patrimoine
La première étape consiste à faire un état des lieux complet de son patrimoine, qu’il s’agisse d’actifs financiers (monétaire, actions, obligations, fonds), d’épargne disponible ou non, de biens immobiliers. Ce « check-up financier » permet d’identifier les points de vulnérabilité et les opportunités potentielles. Il offre une photographie à l’instant « t » qui doit prendre en compte les grandes tendances en cours car un bilan patrimonial n’est jamais statique et définitif.
Une règle clé-et en particulier en période de crise, est la diversification. Elle consiste à répartir ses actifs entre différents types d’investissements afin de réduire les risques (liquidité, de perte en capital, faillite, de change). Parce que tous les supports financiers n’évoluent pas de la même manière et n’offrent pas le même degré de disponibilité.
Il est ainsi conseillé de se diversifier géographiquement, en investissant dans différentes régions du monde via des ETF (Exchange Traded Funds), par exemple, afin d’éviter d’être trop exposé aux crises locales et de lisser vos éventuelles pertes. De la même manière, il est utile de diversifier vos placements boursiers dans différents secteurs économiques (industrie, technologie, santé, énergie…) afin de ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier !
Maintenir une épargne de précaution
Avoir une réserve de liquidités est indispensable dans ce type de situation. Une épargne de précaution permet ainsi de couvrir vos besoins immédiats en cas de perte de revenus ou d’aléas de la vie (séparation, licenciement, par exemple), sans avoir à vendre des actifs à perte. Le volume de cette épargne varie en fonction de votre situation personnelle et professionnelle, mais il est généralement recommandé de disposer de trois à six mois de salaire.
Ces liquidités peuvent être placées en priorité sur des livrets d’épargne réglementés (Livret A, LDDS, LEP) sans risque et net d’impôt. Pour chacun d’entre eux, il existe des plafonds et certaines conditions de souscription (LEP, par exemple). Il convient donc de se renseigner auprès de votre conseiller financier.
Ne pas céder à la panique et profiter de certaines opportunités
En période de crise, les marchés financiers sont souvent volatils et peuvent connaître des baisses brutales. Face à de telles fluctuations, il est tentant de vendre ses actifs dans la panique pour éviter des pertes supplémentaires. Cependant, cette approche peut se révéler contre-productive. Les crises sont souvent temporaires, et les marchés tendent à se redresser à long terme. Ainsi, vendre à un moment baissier fige des pertes qui pourraient être compensées par des gains futurs.
Adopter une « approche disciplinée », basée sur une stratégie à long terme, est souvent plus bénéfique que d’arbitrer sur le court terme. Si votre portefeuille est diversifié et que vous avez un horizon d’investissement long (plus de 8 ans), il est généralement préférable de conserver vos positions voire de profiter des opportunités d’achat lorsque les actifs sont sous-évalués. Pour cela, vous pouvez vous faire accompagner par un professionnel (conseiller en investissement financier, conseiller en gestion de patrimoine indépendant, conseiller bancaire).
Optimiser sa fiscalité avec des placements adaptés
Il existe des placements avec des avantages fiscaux qui permettent de réduire l’imposition tout en préparant l’avenir tels que les contrats d’assurance-vie, le plan d’Épargne Retraite (PER) ou les plans d’épargne en actions (PEA). Une manière de réorienter vos investissements au regard des marchés et de préserver ainsi votre capital, à terme.
Si vous disposez de produits d’épargne salariale (PEE, PER collectif), vous pouvez avoir intérêt à y verser une partie de votre épargne et à alimenter régulièrement vos plans afin de profiter d’une éventuelle prime de participation (fonction des bénéfices de l’entreprise), d’intéressement (selon l’atteinte de critères de performance), voire un abondement de l’employeur. Le tout dans un cadre fiscal avantageux.
En conclusion, la gestion de patrimoine en temps de crise nécessite une approche globale alliant diversification et prudence. Les crises sont des périodes de réévaluation des priorités et d’ajustement des stratégies patrimoniales. L’important est de ne pas céder à la panique et de savoir arbitrer le moment venu.