Aller au contenu

Banque en ligne et Néo-banques : que valent vraiment ces nouvelles banques ?

Economie Finance innovante
LinkedInTwitterEmailPrint

Banques en ligne, néo-banques… Depuis quelques années, ces nouvelles banques ont envahi le paysage bancaire français. Mais face à la multitude des offres, il n’est pas toujours évident pour les utilisateurs de s’y retrouver. Si à première vue elles semblent proposer des produits et des services similaires, elles se différencient toutefois essentiellement sur 4 points. Décryptage.

Le statut

Les Banques en ligne font partie de ce qu’on appelle la Finance Digitale. Plus récentes, les néo-banques appartiennent, elles, à la Fintech, un terme qui provient des mots « Finance » et « Technologie ». Les entreprises de la Fintech sont généralement des petites structures ou des start-ups qui espèrent révolutionner les secteurs de la bancassurance via des applications mobiles ou des services se basant sur l’intelligence artificielle ou la blockchain*. Particulièrement innovantes, elles cherchent à gagner des parts de marché détenues jusqu’à maintenant par les banques traditionnelles.

Après l’apparition des banques en ligne au début des années 2000, ont émergé, au cours des années 2010, les « néo-banques », aussi appelés compte sans banque (établissement n’effectuant pas pour la plupart de crédit). Et le premier point qui les différencie réside dans leur statut.

En effet, toutes les banques en ligne possèdent une licence française ou européenne d’établissement de paiement et de monnaie électronique ou agent d’établissement de paiement et de monnaie électronique. Cela en fait des établissements où des comptes bancaires peuvent être ouverts au même titre que les banques traditionnelles. Leurs clients bénéficient des mêmes garanties pour leur dépôt.

La plupart des banques en ligne sont adossées à une banque traditionnelle et possèdent un statut d’établissement de crédit. Boursorama appartient à la Société Générale, Hello Bank à la BNP Paribas et BforBank au Crédit Agricole.

En revanche, les néo-banques ne possèdent, en général, pas de licence bancaire d’État. Il s’agit simplement d’établissements de paiement ou de monnaie électronique. Mais les choses évoluent et certaines des néo-banques, comme Revolut, N26 ou Memo Bank ont réussi à obtenir une licence bancaire leur permettant d’être reconnues comme des établissements de crédit.

Les banques en ligne, tout comme les néo-banques, sont des entités juridiques supervisées par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et sont soumises à des contrôles stricts

Les services proposés

L’autre grande différence entre les banques en ligne et les néo-banques concerne les services qu’elles proposent.
Les banques en ligne étant de véritables banques, elles vont potentiellement pouvoir proposer tous les produits et services offerts dans une banque classique (compte courant individuel et joint, carte bancaire, chéquier, découvert, assurance-vie, épargne, crédit…). Cependant, toutes les banques en ligne ne proposent pas du crédit immobilier. Un compte dans une banque en ligne peut donc tout à fait faire office de compte bancaire principal. Cela n’est pas possible avec un compte dans une néo-banque.
Ces dernières, n’étant à la base qu’un établissement de paiement et de monnaie électronique (ou agent), elles se contentent de proposer des produits basiques gratuits (carte bancaire, tenue de compte…) et leurs services sont souvent limités :

• Pas de compte joint

• Pas de chéquier

• Uniquement des cartes à autorisation systématique

• Pas de découvert autorisé

• Aucune offre de crédit ou d’épargne

Le support

À l’origine, les banques en ligne ont été lancées pour faciliter les démarches d’ouverture de compte bancaire à partir d’un ordinateur connecté à Internet. Mais avec la démocratisation des smartphones et des nouvelles technologies, elles ont par la suite proposé leurs propres applications mobiles permettant à leurs clients de réaliser eux-mêmes, plus facilement, certaines opérations courantes : virements, modification des plafonds, catégorisation des dépenses… Cependant, elles restent toujours accessibles via un accès sécurisé sur ordinateur.

C’est ce qui les différencie des néo-banques, qui elles ne sont accessibles que via une application mobile. Toutefois, certaines banques, comme N26 ou Nickel, disposent aussi d’un espace client sur le web accessible depuis un ordinateur. Les utilisateurs de ces banques 100 % digitales doivent donc obligatoirement être équipés d’un smartphone de génération récente afin de pouvoir bénéficier des différentes fonctionnalités proposées (paiements, retraits, virements, prélèvements…).

 

 

La facilité de souscription

Si les banques en ligne offrent des délais d’ouverture de compte plus rapides que les banques traditionnelles, il faut tout de même patienter pendant au moins une semaine. Une périodicité qui va varier selon les banques et qui s’explique par les démarches de vérification qu’elles doivent réaliser. En effet, les banques en ligne imposent notamment des conditions de revenu. Pour cela elles demandent donc à leurs clients de fournir des justificatifs qu’elles doivent contrôler.

Au contraire, les néo-banques ne demandent aucune condition de revenu. Les délais de souscription sont donc beaucoup plus rapides. De l’ordre de quelques jours, voire quelques minutes. En effet, avec certaines banques, comme C-zam et Nickel, il est possible d’acheter la carte bancaire directement en magasin ou en bureau de tabac.

Cependant, ces dernières ne proposent aucune offre de bienvenue comme c’est le cas avec les banques en ligne qui offrent généralement entre 80 et 160 € à leurs nouveaux clients.

Quant à leurs tarifs, banques en ligne et néo-banques sont particulièrement attractives comparées aux banques traditionnelles. La plupart proposent des frais de gestion jusqu’à 3 fois moins élevés et une carte bancaire gratuite. C’est notamment grâce à leurs coûts structurels moins importants (pas d’agences physiques et moins de personnel) qu’elles peuvent proposer des offres plus avantageuses. Attention toutefois avec les néo-banques ! Ces dernières ne disposant pas d’un réseau de distributeurs automatiques de billets, les retraits d’argent sont généralement facturés plus cher que dans une banque en ligne.

Quelle banque choisir ?

Alors que les néo-banques s’adressent à une clientèle jeune et connectée, les banques en ligne visent un public plus large. Le choix entre un compte dans une banque en ligne et un compte dans une néo-banque va donc dépendre des clients et de leurs besoins.

Si une personne recherche une banque principale, avec tous les services bancaires existants, elle devra alors se tourner vers une banque en ligne.

Les personnes souhaitant en revanche n’ouvrir qu’un compte secondaire, pour un voyage par exemple (les néo-banques facturent peu de frais pour les retraits d’argent à l’étranger, les virements internationaux et pour changer de l’argent), privilégieront plutôt une néo-banque. De même, ces dernières peuvent constituer une alternative aux personnes n’ayant pas de revenus fixes ou ayant été interdites bancaire et à qui les banques traditionnelles refusent d’ouvrir un compte. Toutefois, ces banques étant dépourvues d’agences et ayant un service client, souvent difficile à joindre, les clients devront savoir faire preuve d’autonomie dans la gestion de leur compte.

Enfin, depuis quelque temps, la différence entre banques en ligne et néo-banques tend à s’estomper. Alors que les banques en ligne cherchent à développer de plus en plus leurs applications mobiles pour répondre aux attentes des clients, les néo-banques cherchent de plus en plus à obtenir une licence bancaire pour proposer une offre plus complète. Chacune cherchant à séduire le plus de clients.

Quel avenir pour les banques traditionnelles ?

Bien que ces banques en ligne et ces néo-banques séduisent de plus en plus de monde, notamment des personnes jeunes et connectées, les banques traditionnelles ne sont pas appelées à disparaître. En effet, elles restent encore majoritairement privilégiées par les Français. En janvier 2021, selon une étude KPMG, les néo-banques représentaient seulement 3% du marché environ.

Toutefois, il s’agit d’un secteur en pleine évolution. L’avenir des banques traditionnelles devrait passer par des rapprochements et des coopérations avec ces nouvelles banques afin de pouvoir proposer des services plus adaptés aux nouveaux modes de consommations. Et cela a déjà commencé. À titre d’exemple, en avril 2017, le groupe BNP Paribas avait racheté la néo-banque française, Nickel, lui permettant d’acquérir de nouveaux clients. De même, en 2020, la Société Générale a racheté la néo[1]banque Shine, destinée aux PME, TPE et auto-entrepreneurs.

* La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations qui permet de garder la trace d’un ensemble de transactions, de manière décentralisée, sécurisée et transparente.

Partager cette page

LinkedInTwitterEmailPrint